L'Éthiopie combat le virus mortel Marburg lors de sa première épidémie nationale

17 novembre 2025 · B2 Niveau

L'Éthiopie fait face à sa première épidémie confirmée de la maladie du virus Marburg, un pathogène mortel qui représente une menace sérieuse pour la santé publique en Afrique de l'Est. Le ministère de la Santé a annoncé l'épidémie le 14 novembre 2025, suite à la confirmation en laboratoire d'échantillons collectés auprès d'un groupe de cas suspects de fièvre hémorragique virale dans la ville de Jinka, région du sud de l'Éthiopie.

Détails de l'épidémie et analyse génétique

Les responsables de la santé ont identifié neuf cas de la maladie du virus Marburg dans la zone touchée. L'Institut de santé publique d'Éthiopie a effectué une analyse génétique complète des échantillons du virus, qui a révélé que la souche circulant en Éthiopie partage des similitudes avec celles précédemment identifiées dans d'autres pays d'Afrique de l'Est. Cette relation génétique suggère des schémas de transmission transfrontalière possibles et souligne la nature régionale de la menace.

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui est lui-même éthiopien, a confirmé les cas vendredi, deux jours seulement après que le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies ait été alerté d'une épidémie de virus hémorragique suspectée dans la région. Le CDC africain a ensuite publié une déclaration confirmant que "Marburg virus disease (MVD) has been confirmed by the National Reference Laboratory (in Ethiopia)."

Comprendre le pathogène

La maladie du virus Marburg se classe parmi les pathogènes les plus mortels connus, appartenant à la même famille de filovirus qu'Ebola. La maladie présente une progression caractéristique de symptômes qui peuvent rapidement devenir mortels. Les manifestations initiales incluent une forte fièvre, des maux de tête sévères, des douleurs musculaires et une fatigue profonde. Environ une semaine après l'apparition des symptômes, de nombreux patients développent des symptômes hémorragiques graves, notamment des saignements de multiples sites, des vomissements et de la diarrhée.

Le virus maintient son réservoir naturel chez les chauves-souris frugivores, qui transmettent le pathogène aux humains. La transmission interhumaine se produit par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées ou des matériaux contaminés tels que la literie ou les vêtements. La période d'incubation s'étend jusqu'à 21 jours, compliquant les efforts pour identifier et isoler les cas précocement. Le taux de létalité varie considérablement entre les épidémies, allant de 25% à 80% selon des facteurs tels que la souche du virus, le moment de l'intervention médicale et la qualité des soins de soutien disponibles.

Défis de traitement et réponse médicale

L'un des défis les plus importants dans la gestion de la maladie du virus Marburg est l'absence de tout vaccin autorisé ou traitement antiviral spécifique. L'intervention médicale repose actuellement entièrement sur les soins de soutien, qui comprennent le maintien de l'hydratation par administration orale ou intraveineuse de fluides et le traitement des symptômes individuels au fur et à mesure qu'ils apparaissent. Malgré ces limitations, l'accès précoce à des soins de soutien de qualité s'est avéré améliorer considérablement les taux de survie.

Plusieurs contre-mesures médicales prometteuses sont actuellement en cours d'essais cliniques, offrant de l'espoir pour la prévention et le traitement des futures épidémies. Le Rwanda, lors de son épidémie de 2024 qui a fait quinze victimes, a participé aux essais d'un vaccin expérimental développé par le Sabin Vaccine Institute, basé aux États-Unis.

Efforts de réponse coordonnés

Les autorités sanitaires éthiopiennes ont mis en œuvre une stratégie de réponse globale pour contenir l'épidémie et empêcher une propagation ultérieure. Cette approche multifacette comprend des initiatives de dépistage à l'échelle communautaire pour identifier des cas supplémentaires, des protocoles d'isolement stricts pour les patients confirmés, un traçage méticuleux des contacts pour surveiller les personnes qui ont pu être exposées, et des campagnes de sensibilisation du public étendues conçues pour éduquer les communautés sur la prévention de la transmission.

La réponse a bénéficié d'un fort soutien international. L'Organisation mondiale de la santé a déployé des équipes spécialisées avec une expertise dans la gestion des épidémies de fièvre hémorragique virale, ainsi que des fournitures médicales et des équipements essentiels. Le CDC africain s'est engagé à travailler en étroite collaboration avec les autorités éthiopiennes pour assurer une réponse efficace et minimiser le risque de propagation du virus aux pays voisins d'Afrique de l'Est.

Contexte régional et précédent historique

L'épidémie de l'Éthiopie se produit dans le contexte d'une activité récente du virus Marburg à travers l'Afrique. La Tanzanie a connu une épidémie de janvier à mars 2025 qui a entraîné dix décès avant d'être maîtrisée avec succès. Le Rwanda a réussi à contrôler sa première épidémie connue en décembre 2024 après quinze décès. Le virus est apparu historiquement de manière sporadique à travers le continent africain, avec des épidémies précédentes documentées en Angola, en République démocratique du Congo, au Ghana, au Kenya, en Guinée équatoriale, en Afrique du Sud, en Tanzanie et en Ouganda.

La réponse rapide et coordonnée des autorités sanitaires nationales et internationales démontre l'importance critique de la préparation, de la détection rapide et de l'action décisive dans la gestion des épidémies de pathogènes hautement dangereux.