Des dizaines de milliers de personnes marchent pour la justice climatique à Belém

17 novembre 2025 · B1 Niveau

Des dizaines de milliers de manifestants pour le climat sont descendus dans les rues de Belém, au Brésil, samedi lors d'une manifestation vibrante qui a marqué la première grande marche climatique en quatre ans. La manifestation pacifique mais bruyante a coïncidé avec le point à mi-chemin de la COP30, le sommet climatique des Nations Unies organisé dans la ville amazonienne.

Les manifestants ont défilé dans des conditions étouffantes, avec des températures atteignant 30 degrés Celsius et une humidité donnant l'impression qu'il faisait près de 35 degrés. Malgré la chaleur oppressante, les manifestants sont restés énergiques, chantant des chansons brésiliennes traditionnelles, jouant des instruments et agitant des bannières exigeant l'action des dirigeants mondiaux.

La marche, connue sous le nom de « Grande Marche du Peuple », a réuni des groupes autochtones, des jeunes activistes et des organisations de la société civile. De nombreux participants autochtones portaient de la peinture faciale traditionnelle et des coiffes à plumes, ajoutant une signification culturelle au message environnemental.

La ministre de l'environnement du Brésil, Marina Silva, s'est adressée à la foule, soulignant la nécessité d'une transition loin de la déforestation et des combustibles fossiles. La manifestante autochtone Cristiane Puyanawa a exprimé un sentiment commun parmi les participants : « Notre terre et notre forêt ne sont pas des marchandises. Respectez la nature et les peuples qui vivent dans la forêt. »

La manifestation comportait plusieurs démonstrations créatives. Quatre-vingts manifestants ont porté une énorme sculpture de cobra de 30 mètres dans les rues. Le cobra a une double signification : c'est un animal sacré pour les peuples autochtones de l'Amazonie, et en portugais, le mot signifie également « payez ! » La sculpture a été construite par 16 artistes de Santarém et transportée par bateau, nécessitant 83 personnes pour la tenir en l'air.

Un autre élément frappant était des « funérailles pour les énergies fossiles », avec des personnes en deuil habillées en noir, des marionnettes de goules et trois énormes cercueils étiquetés « charbon », « pétrole » et « gaz ». La démonstration théâtrale a attiré l'attention sur les demandes de mettre fin à la dépendance aux combustibles fossiles.

Cette manifestation était particulièrement significative car les trois précédents sommets de la COP—tenus en Égypte, à Dubaï et en Azerbaïdjan—ont eu lieu dans des pays avec peu de tolérance pour les manifestations publiques. La marche de samedi a représenté la première opportunité depuis des années pour les activistes climatiques de se rassembler et d'exprimer librement leurs préoccupations.

À l'intérieur du lieu du sommet, les négociateurs ont atteint le point à mi-chemin de la conférence de deux semaines. Ils font face à des discussions difficiles sur le financement climatique, l'élimination progressive des combustibles fossiles et la résolution de l'écart dans les plans de réduction des émissions des pays. Le résultat reste incertain, avec des questions controversées discutées dans des consultations informelles en dehors du processus formel.

Le message des manifestants était clair : ils veulent une action concrète, pas des promesses vides de la part des dirigeants mondiaux.